Maprimerenov : pourquoi le nombre de bénéficiaires a chuté de 40% en 2024

Une baisse de 40 % des aides MaPrimeRénov' prévue pour 2024

Les prévisions du Gouvernement pour l'année 2024 annoncent une chute significative du nombre de bénéficiaires du dispositif MaPrimeRénov'. En effet, le nombre de foyers aidés devrait passer de 569 000 en 2023 à seulement 350 000 en 2024, ce qui représente une diminution alarmante de 39 %. Cette situation soulève de nombreuses interrogations quant à l'avenir de la rénovation énergétique en France et à l'impact de cette baisse sur les ménages souhaitant entreprendre des travaux d'amélioration de leur habitat.

Cette réduction drastique des bénéficiaires est le résultat d'une réforme mise en place au 1er janvier 2024, qui vise à recentrer les aides sur des projets de rénovation plus globaux et performants. En dépriorisant les travaux mono-gestes, tels que l'installation d'une pompe à chaleur ou le remplacement de fenêtres, le Gouvernement cherche à encourager des rénovations d'envergure, combinant plusieurs types de travaux. Toutefois, cette stratégie pourrait laisser de nombreux ménages sur le carreau, ne pouvant plus bénéficier des aides pour des projets plus modestes.

Une diminution de 220 000 dossiers de rénovation énergétique

La baisse prévue de 220 000 dossiers de rénovation énergétique en 2024 est un indicateur préoccupant de l'évolution du marché de la rénovation en France. En effet, le passage de 566 000 à 346 000 dossiers prévus témoigne d'un changement radical dans la manière dont les aides sont distribuées et perçues par les ménages. Cette situation pourrait également avoir des répercussions sur l'ensemble du secteur du bâtiment, qui dépend fortement de ces aides pour soutenir son activité.

Avec un budget de 2,4 milliards d'euros alloué à MaPrimeRénov' pour 2024, soit une réduction de 100 millions d'euros par rapport à l'année précédente, le montant moyen par dossier s'élève à 6 936 euros. Ce budget, bien que conséquent, pourrait ne pas suffire à compenser la baisse du nombre de bénéficiaires, laissant de nombreux projets de rénovation sans financement. Les ménages devront donc s'adapter à cette nouvelle réalité, en repensant leurs projets de rénovation et en cherchant d'autres sources de financement.

Les conséquences d'une réforme contestée

La réforme de MaPrimeRénov' suscite de vives critiques de la part des acteurs du secteur de la rénovation énergétique. En effet, la fin des aides pour les travaux mono-gestes pourrait pénaliser de nombreux ménages qui n'ont pas les moyens d'entreprendre des rénovations complètes. Les nouvelles conditions d'éligibilité et l'évolution des montants d'aide risquent de créer un fossé entre les ménages les plus modestes et ceux qui peuvent se permettre des rénovations d'envergure.

De plus, cette réforme pourrait avoir des conséquences sur l'efficacité énergétique des logements en France. En mettant l'accent sur les rénovations globales, le Gouvernement espère améliorer la performance énergétique des habitations, mais cela pourrait également entraîner un ralentissement des travaux de rénovation pour les logements moins performants, souvent qualifiés de « passoires thermiques ». Les ménages qui auraient pu bénéficier d'aides pour des travaux simples se retrouvent désormais dans une situation précaire, sans possibilité d'améliorer leur confort thermique.

Les perspectives pour l'année 2025

Les prévisions pour l'année 2025 laissent entrevoir une situation encore plus préoccupante pour le dispositif MaPrimeRénov'. En effet, le budget alloué devrait diminuer de manière significative, passant à 2,5 milliards d'euros, soit moitié moins que le budget initial de 2024. Cette réduction budgétaire pourrait accentuer la baisse du nombre de bénéficiaires et rendre l'accès aux aides encore plus difficile pour les ménages souhaitant entreprendre des travaux de rénovation.

Face à cette situation, il est essentiel que le Gouvernement reconsidère sa stratégie en matière de rénovation énergétique. L'objectif d'améliorer l'efficacité énergétique des logements et de lutter contre les passoires thermiques est louable, mais il ne doit pas se faire au détriment des ménages les plus vulnérables. Une approche équilibrée, qui prend en compte les besoins de tous les foyers, est nécessaire pour garantir un accès équitable aux aides et encourager la rénovation énergétique dans l'ensemble du pays.